La résistance en Allemagne, ce sont les ouvriers
social-démocrates et surtout les communistes. Le PS était inactif
jusqu'en 36/37. Avant 1933, les partis ouvriers étaient très fort
à cause de la crise économique mondiale, qui commençait en Allemagne
en 1930 (en France seulement en 1934). En 1933 il y avait déjà une légère
reprise. Et les préparatifs de guerre absorbaient progressivement
les chômeurs. La résistance
s'est ensuite renforcée surtout en Rhénanie par l'exemple du
Front Populaire en France. Entre 36 et 39 la résistance fut
organisée depuis l'étranger: les Pays-Bas, le Danemark,
la France et la Suisse. Il y avait des imprimeries et tout un
système de courrier pour introduire des tracts et des brochures
contre le Régime Nazi.
L'enterrement devient une manifestation
A Madame Emmy Sonnemann, Berlin
La lutte pour le réchaud d'eau
La guerre a rendu la résistance nettement plus difficile, pour deux raisons: 1. les victoires rapides et faciles (la Wehrmacht a mis cinq semaines pour occuper la France, tandis qu'elle avait échoué vingt ans auparavant. Si on est un tant soit peu influencé par la propagande nazie, cela ne peut pas être sans effet. 2. Si on veut se battre en tant qu'allemand, on se bat non seulement contre un régime fasciste, mais aussi POUR la défaite de son propre pays dans la guerre, POUR la victoire des alliés "ennemis". Il faut pas croire que cela soit facile et encore moins facile à expliquer: Quoi, tu es un traître ? Tandis qu'en France ou en URSS, on se battait pour la liberté, contre un occupant barbare et pour son propre pays.
| Place d'Appel Dans la tempête, Autour des collines de Weimar, La neige danse... Et grince la noire mort des miradors. Dix mille statues de gel sur la place d'appel. Dans la tempête, Buchenwald, 1940 |
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Avec l'arrivée des prisonniers de guerre et des déportés il y avait un autre problème: il fallait établir une communication sûre et surmonter les difficultés de langue. Mais qui parle une dizaine de langues comme le russe, le tchèque, le danois, le français, le serbo-croate, le grec etc. ? Puis lorsqu'un groupe de résistants se forme à l'intérieur de l'armée, quel est l'objectif ? Déserter en groupe, c'est à dire disparaître du combat en Allemagne ? Cela se chiffre approximativement: entre 10.000 et 35.000 déserteurs ont été condamné à mort.
A la fin de la guerre la terreur du Régime nazi s'est sensiblement accrue. Les fonctionnaires nazis voulaient s'assurer que tous ceux qui étaient encore sur leur liste soient exécutés avant l'approche des alliés. C'est pourquoi il y eut beaucoup de victimes fin 44 / début 45. Et dans bien des cas l'artillerie des américains ou des russes à sauvé des antifascistes allemands.
Enfin, parmi les résistants victimes du fascisme il faut compter aussi tout ceux qui sont morts en 1946/47 suite aux maladies attrapées dans les camps de concentration. On notera que l'armée britannique à contourné le camp de Bergen-Belsen à cause de l'épidémie de peste
Robert Uhrig, jusqu'en 1942, entreprises d'armement à Berlin, Essen, Hannovre, Hildesheim, Munich, Dortmund, Hambourg, avec des liens avec d'autres groupes à Leipzig, en Tyrol, Prague, Kopenhague et au Pays-Bas.
Anton Saefkow et Bernhard Baestlein, 1943-1944, travaillaient dans les usines à Berlin, Hambourg, Leipzig, Dresde, Magdebourg, lien avec la Suède, ont organisé beaucoup de soldats, liens avec le camps de Sachsenhausen, publiaient des tracts et brochures en langue étrangère pour les déportés et les prisonniers de guerre.
Anton Saefkow: 5 Points sur l'Allemagne nouvelle
ADV (Front populaire allemand antinazi), surtout au sud de l'Allemagne, préparait une insurrection armée.
Et il y en avait d'autres. La grande majorité des résistants étaient des communistes qui ont organisé la résistance par leur propre initiative. La faiblesse de tous ces groupes était le manque de liens, face à un appareil super-organisé.
Présence lourde d'une masse d'hommes qui respirent et toussent.
Le camp semble un îlot de silence au milieu d'un océan de bruits.
Comme un accompagnement à notre drame intérieur, c'est toute la gamme
des sons de la bataille, et le vers sublime la Carmagnole
s'impose à mon esprit et chante à mon oreille éveillée:
« Vive le son du canon... »
Je retrouve sa signification libératrice et je comprends que cette arme
de mort ait inspiré un chant de joie et d'allégresse.
Que sera l'aube prochaine ?
Buchenwald, 11 avril 1945
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